• 20101010
    Titre : Black Rose Alice
    Auteur : MIZUSHIRO Setona
    Editeur : Kaze Manga
    Nombre de tomes parus : 5 (sur 6, en cours)
    Genres : shôjo, fantastique, drame
     
    Résumé : Vienne, 1908. Dimitri, un jeune chanteur d'opéra, se relève inexplicablement d'un accident mortel. Peu après, suicides et autres morts étranges se multiplient dans son entourage. Quand un mystérieux personnage l'approche avec de terrifiantes révélations, Dimitri prend conscience que quelque chose en lui est en train de changer...

    Tokyo, 2008. Azusa, une jeune enseignante japonaise, vit une douloureuse aventure avec un de ses élèves, jusqu'au jour où un événement dramatique vient bouleverser son existence. Setona Mizushiro revisite le mythe du vampire dans un opéra macabre par delà le temps et la mort.
    Résumé de l'éditeur
     
     
    Avis : Black Rose Alice, c’est l’exemple même de la série pas si originale que ça, surtout pour qui a lu les autres œuvres de l’auteur, mais très réussie parce que très bien racontée (et très bien dessinée, ça compte aussi). Elle a bien commencé et jusqu’à présent, la suite ne m’a pas déçue. Les personnages sont intrigants, humains et bien décrits (même si Dimitri fait un peu trop beau gosse ténébreux de service à mon goût, mais c’est le but en même temps), le suspense est maintenu de manière constante.

    C’est donc une série qui, sans être un chef d’œuvre, est très agréable à lire et dont j’attends la suite avec impatience après la sortie de chaque tome. J’espère juste que le personnage de Dimitri sera un peu plus creusé par la suite, sinon je me demande bien comment tout cela finira (mal, j’en suis certaine.).
     
     
    kiyoku10
    Titre : Puzzle
    Auteur : IKUEMI Ryo
    Editeur : Delcourt
    Nombre de tomes parus : 9 (sur 13, fini)
    Genres : shôjo, romance
     
    Résumé : Chaque matin, en prenant le train pour aller au lycée, Yuma se fait harceler par des pervers. Un de ses camarades de classe, Suwa, décide alors à l'accompagner afin de la protéger et peu après, ils commencent à sortir ensemble. Cependant, Yuma ne peut s'empêcher de se sentir attirée par son professeur de biologie, qui prend le même train qu'elle...
    Cette série est composée d'épisodes indépendants s'intéressant tour à tour à différents personnages.
     
     
    Avis : Ca fait déjà un petit bout de temps que Puzzle est publié en France mais je n’ai commencé à l’apprécier réellement que tout récemment, d’où ce coup de cœur relativement tardif.

    Bon, évidemment, la qualité de la série m’a sauté aux yeux dès la première page. De tout point de vue, l’auteur maîtrise, c’est évident. Et donc, à la lecture du premier tome, j’ai pensé « ouais, pas mal ! Pas mal du tout même ! ».

    Mais après deux-trois tomes, je me suis dit qu’en fait, c’était tout simplement une série de one-shots plus ou moins liés par un thème commun, une banale série « omnibus » quoi. Attention, une série très bien faite, qu’on prend plaisir à lire, l’auteur étant douée et expérimentée, mais en même temps, ça fait plus de 20 ans qu'elle écrit des one-shots et séries courtes, c’est sa spécialité, alors de là à parler de révolution comme n’hésitait pas à le faire Delcourt, c’était peut-être pousser un peu le bouchon. Certes, que l’auteur ait choisi la facilité n’est pas un problème en soi, si la série est réussie, mais les séries de one-shots, aussi réussis soient-ils, pour moi, ça va sur 5 tomes, au-delà, il faut un fil rouge vraiment solide.

    J’ai donc arrêté de suivre la série un moment avant de lire les tomes 6 et 7 d’un coup, afin de décider si je continuais la série ou pas. Et c’est donc à la lecture de ces deux tomes que j’ai vraiment commencé à percevoir le concept dont parlait Delcourt, et qui fait tout l’intérêt de cette série, à savoir appréhender la personnalité des personnages principaux grâce au regard que portent sur eux les personnes qui les ont côtoyés et aux évènements qu’ils ont vécu depuis leur adolescence. Parce que jusque-là, les personnages principaux apparaissaient en effet de temps en temps mais de là à dire que ça permettait de mieux les comprendre…

    Pour moi, après un début un peu lent, la série a donc vraiment gagné en intérêt pendant les tomes 6 et 7 et si la suite se révèle à la hauteur, je la suivrai avec intérêt jusqu’à la fin. Cela dit, je continue à craindre que 13 tomes, ça fasse un peu long, mais on verra bien.
     
    Edit : Quelques tomes plus tard, l'intérêt que je porte à cette série s'est confirmé. Il y a certains personnages qu'on ne fait que croiser le temps de quelques chapitres, d'autres qui reviennent de manière récurrente et qu'on voit mûrir au fil du temps mais toutes ces histoires s'accumulent, s'entrecroisent et finissent par dessiner un tableau plus général. La série ne fait que gagner en force au fil des tomes. Du grand art !
     
     
    chiyaf12
    Titre : Chihayafuru
    Auteur : SUETSUGU Yuki
    Team de scantrad : licencié par Pika
    Nombre de tomes parus : 14, en cours
    Genres : josei
     
    Résumé : L’unique rêve de Chihaya était de voir sa grande sœur devenir le mannequin le plus célèbre du Japon. Tout cela changea le jour où un garçon discret et réservé, nommé Arata et nouvellement arrivé dans son école, lui expliqua qu’un rêve, c’est quelque chose que l'on tente de réaliser soi-même.

    Arata était passionné de Hyakunin Isshu, un jeu de cartes traditionnel japonais, et le pratiquait en compétition. Chihaya se prit à son tour de passion pour le jeu le jour où elle dû le remplacer au cours d’une partie. Elle décida alors de devenir la meilleure joueuse de Karuta du monde.

    Chihayafuru a remporté le 2ème Taisho Manga Award et le 35ème Kodansha Manga Award dans la catégorie Meilleur Shôjo.
     
     
    Avis : Chihayafuru aborde un thème classique dans les shônens, mais traité ici de manière différente, puisque c’est un josei. Il vise donc un public féminin plus âgé et est ainsi plutôt centré sur la psychologie des personnages, leurs relations et leur évolution que sur l’idée de performance. L’histoire est bien construite et est servie par des graphismes superbes.

    Je sais que mon commentaire est très court mais je conseille cependant vivement la lecture de cette série. Avant de débuter la lecture du premier chapitre, j’étais plutôt réticente, genre « Mouais, un manga sur un jeu de cartes, après le go, le shogi, et que sais-je encore… De mieux en mieux… ». Et je ne lui ai laissé une chance que parce que je trouvais la couverture magnifique. Mais cette série est vraiment très bien. Personnellement, j’ai accroché dès les premières pages et si elle est licenciée, je n’hésiterai pas à l’acheter malgré sa relative longueur, ce qui est rare chez moi !
     

    2 commentaires
  • 20101011
    Titre : Heartbroken Chocolatier
    Auteur : MIZUSHIRO Setona
    Editeur : Kaze Manga
    Nombre de tomes parus : 3 (sur 4, en cours)
    Genres : Josei, romance
     
    Résumé : Sohta, étudiant dans une école de pâtisserie, sort avec Saeko, d’un an son aînée. Il l’adule depuis son coup de foudre, il y a quatre ans, et a enfin réussi à sortir avec elle juste avant Noël. Il essaye de combler l’amour de Saeko pour le chocolat, mais elle ne répond pas à ses avances et garde ses distances ! Sohta ne se décourage pas pour autant et se consume dans cette passion qui lui laisse, à chaque fois, la saveur douce-amère du chocolat noir…
    Résumé de l'éditeur.
     
     
    Avis : Heartbroken Chocolatier ne manque pas de défauts mais à mon avis, c'est avant tout une série habilement menée et dont le propos de fond est touchant et pousse à réfléchir car il ne manque pas de justesse.
    Dans le troisième tome, le personnage de Saeko gagne un peu en profondeur et l'histoire n'en devient que meilleure. Alors certes, dans le premier tome, le contexte de l'histoire est mis en place de manière un peu rapide et pas très réaliste et il faut accepter le fait que cette série traite d'amour anormaux en renonçant à comprendre d'où ils viennent au juste. Par ailleurs, le chocolat a beau occuper une place centrale dans cette série, l'auteur en parle clairement en tant qu'amatrice (pour ne pas dire fanatique) afin de créer une connivence avec le lectorat visé et ne cherche pas vraiment à adopter le point de vue du créateur, ce qui est dommage. Mais bon, ce n'est pas vraiment le sujet non plus.
    En fin de compte, je dois bien reconnaître que l'histoire est bien racontée et dessinée et que je me suis laissée entraîner presque malgré moi.
     
     
     
    mens0510
    Titre : Seiho Men's School
    Auteur : IZUMI Kaneyoshi
    Editeur : Kaze Manga
    Nombre de tomes : 8, fini
    Genres : shôjo, comédie, romance
     
     
    Résumé :    À cinq minutes de la mer et à 50 minutes en voiture de la gare de Motoyori, on trouve, dans ce lieu coupé du monde, l’internat du très réputé lycée privé Seiho, réservé aux garçons. Quelles aventures attendent ces beaux adolescents en âge de vouloir connaître l’amour et les plaisirs défendus que peuvent leur offrir les femmes ?!
    Résumé de l'éditeur.
     
     
    Avis : Il ne faut pas se fier aux couvertures, qui ont un design un peu particulier, l'intérieur est très agréable à lire.
    Bon, clairement, Seiho Men's school n'est pas une série transcendante, avec une histoire tournée vers l'introspection qui vous bouleversera. Avec cette série, l'auteur cherche surtout à amuser, voire à faire rire aux éclats, et même s'il y a des petites baisse de régime de temps à autre, elle y arrive globalement très bien. C'est d'ailleurs ce qui fait qu'à mes yeux, Seiho men's School mérite sa place dans cette section. Des séries amusantes, qui misent avant tout sur l'humour, il y en a des tonnes. Mais celles qui tiennent la route sur plusieurs tomes se comptent sur les doigts d'une main. Instantanément, il n'y a que Skip Beat ! et celle-ci qui me viennent à l'esprit. Loin de moi l'idée de comparer les deux séries, qui ne se ressemblent pas. Simplement, non seulement Seiho men's school m'a distrait du premier au septième tome sans discontinuer, ce qui n'est pas si fréquent, mais en plus, elle s'est peu à peu constitué un vrai caractère, ce qui fait de Kaneyoshi Izumi une mangaka à suivre.

     
    Edit : J'ai trouvé le tome 8 décevant, au niveau de l'histoire comme des dessins, mais globalement, la série vaut le coup.
     
     
     
    2219110
    Titre : Divine Nanami
    Auteur : SUZUKI Julietta
    Editeur : Delcourt
    Nombre de tomes parus : 4 (sur 10, en cours)
    Genres : shôjo, fantastique, comédie
     
     
    Résumé : Nanami peut dire adieu à sa vie de lycéenne ordinaire : abandonnée par son père criblé de dettes, elle se retrouve à la rue. Mais le destin lui fait croiser dans la rue un étrange individu, qui lui offre sa demeure. Naïve, Nanami accepte cet étrange cadeau sans se poser la moindre question… et découvre un temple dans un état de délabrement avancé ! C’est donc là qu’elle va habiter en compagnie de Tomoé, un kitsune (un esprit renard) complètement beau gosse mais pas franchement jovial, et de deux étranges serviteurs... Très vite, la jeune fille comprend qu’en acceptant de vivre dans ce sanctuaire, elle est devenue par la même occasion... une déesse ?! Must du must : quand elle embrasse un esprit, il devient son serviteur !
    Résumé de l'éditeur. 
     

    Avis : Divine Nanami appartient à la catégorie (bien peuplée) des séries qui cherchent à distraire le lecteur sans se prendre au sérieux ni aller chercher très loin mais contrairement à beaucoup de séries dans ce cas, elle ne s'oublie pas aussi vite qu'elle se lit. Bref, c'est très réussi, les dessins sont superbes et ça vaut le détour !

     


    votre commentaire

  • goyo-8-kana
    Titre : Goyô
    Auteur : ONO Natsume
    Editeur : Kana
    Nombre de tomes parus :   8, fini
     
    Genres : Seinen, historique, action
     
    Résumé : Masanosuke est un rônin, c'est-à-dire un samouraï sans maître, congédié par son daimyô à cause de sa trop grande timidité...
    Contraint d'errer de ville en ville, à la recherche de moyen de subsistance, il fait la rencontre de Yaichi, un jeune homme mystérieux assez débauché.
    Lorsque Yaichi lui propose de devenir son garde du corps, Masa ne se doute pas que Yaichi est en fait le chef d'une bande de brigands, les Goyô, spécialisés dans les enlèvements contre rançon !
    Masanosuke ne sait trop que penser, mais il est en même temps fasciné par les Goyô et leurs singularités.
    La bande compte en tout quatre membres : Umezo, le tenancier de la taverne où la bande se réunit, O-Take, la fille de la bande dont Umezo est amoureux, l'informateur Matsukichi et l'énigmatique Yaichi. Progressivement et presque malgré lui, Masa est embarqué dans les affaires louches des Goyô. En même temps que le lecteur, Masa découvrira un peu mieux les différents membres de cette bande de ravisseurs peu commune.
    Découvrez dans ce manga seinen au graphisme épuré, un amusant décalage entre le statut du samouraï tel qu'on se le représente et le caractère timoré de notre héros.
    Résumé de l'éditeur.
     
     
    Avis : J’ai relu récemment Goyô et j’ai réalisé que je n’en avais pas encore parlé ici. C’est un tort car à mon avis, s’il y a une série à lire parmi toutes celles que j’ai conseillées jusqu’à présent, c’est bien celle-ci.

    J’aimerais commencer en mentionnant les couvertures, absolument magnifiques et qui justifieraient presque à elles seules l’achat de la série. Je crois bien que ma préférée est celle du tome 3 mais elles sont toutes à tomber. Par ailleurs, l’édition est globalement de très bonne qualité. Il est dommage que les SFX ne soient pas édités mais comme il y en a peu, ce n’est pas choquant. De ce point de vue, la série vaut l’investissement, donc. Mais rassurez-vous, elle a bien plus à offrir.

    Goyô est donc une série de samourais mais elle est centrée avant tout sur la psychologie et pas sur l’action. Enfin, non pas que je m’y connaisse en séries de samourais. La seule autre que j’avais lue avant Goyô, c’était L’habitant de l’infini et je ne connaissais pas Natsume Ono. Autant dire que j’ai été surprise à la lecture des premiers tomes. Surprise, mais pas déçue.

    La série n’est certes pas dépourvue d’action, il y a des enlèvements, des combats, des rencontres, des assassinats mais ce qui intéresse l’auteur, ce n’est pas l’action pour l’action mais ses conséquences sur les personnages. Le spectaculaire et le fantastique n’ont pas leur place ici. Le principal enjeu de Goyô, c’est l’évolution des relations entre les personnages. Ces derniers vont changer peu à peu, au fil des rencontres et des évènements. Les relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres vont donc également évoluer, ce qui va entraîner d’autres changements. Personne n’est délaissé, l’auteur ayant l’art de créer un personnage, d’instaurer une atmosphère en deux coups de crayon mais les personnages principaux sont sans conteste Masa et surtout Yaichi.

    Pour moi, c’est lui le personnage central de la série. Tout a commencé par lui et il s’est rapidement imposé comme le fil directeur de l’histoire. Peu à peu, au fil des flash-backs, des rencontres et des évènements, on va le cerner, en apprendre plus sur son histoire et commencer à comprendre sa personnalité complexe. C’est un personnage qui recèle de nombreux mystères et il va sans dire que le lecteur partage sans peine la fascination que Masa éprouve pour lui.

    Le comique est également très présent dans la série, même si c’est de manière assez subtile. Ca ne tient à pas grand-chose, un jeune chat qui réapparaît ça et là, au fil des pages (et qui grossit à vue d’œil), une remarque idiote de Masa qui fait naître des expressions amusantes sur le visage des autres personnages, deux adultes qui se disputent comme des enfants, etc. Enfin, il faut reconnaître que c’est le personnage de Masa qui allège le plus la série.

    Je ne m’étendrai pas trop sur le style graphique de l’auteur faute de pouvoir en parler en termes adéquats mais il vaut le détour. L’auteur dessine à merveille et sait raconter une histoire. A noter qu’il n’y a pas de narration à la première personne, qu’on a très peu accès aux pensées des personnages et que l’auteur utilise beaucoup les gros plans pour transmettre au lecteur leurs sentiments, ce qui rend la série d’autant plus intéressante à mes yeux. Ses arrière-plans sont également particulièrement réussis, qu’ils représentent une rue, une maison ou une forêt. Enfin, j’aime beaucoup la manière dont elle dessine les scènes violentes. Elle évite systématiquement de représenter les blessures, l’arme qui pénètre dans la chair et adopte donc des cadrages assez particuliers, représentant même à un moment uniquement l’ombre des personnages projetée sur le sol par une lanterne.

    Goyô est donc une série atypique, subtile, bien ficelée et aux graphismes magnifiques que je ne me lasse pas de relire. Je vous en conseille chaudement la lecture (et si vous ne l’avez pas aimée, relisez les sept tomes parus d’un coup, vous changerez d’avis !).

    votre commentaire
  • aperçu (1)
    Titre : Ran to Haiiro no Sekai / Ran and the gray world
    Auteur : Aki IRIE
    Team de scantrad : Kotonoha (ang., début), Futari wa pretty anon (ang., suite)
    Nombre de tomes parus : 3, en cours
    Genres : seinen, comédie, fantastique
     
    Résumé : Voici les Uruma, une famille de quatre sorciers légèrement anormale. La maman, une sorcière extrêmement puissante, n'est pas souvent à la maison, étant trop occupée à veiller sur le monde. Le papa prend donc le relais et s'occupe de la famille, sauf quand il est absent. Jin, le grand frère, se retrouve alors dans la position peu enviable de gardien de sa soeur, Ran. Et Ran, la benjamine, est une fillette obstinée ayant trop de pouvoirs et pas assez de bon-sens. A présent, si vous voulez bien, nous allons nous intéresser aux mésaventures quotidiennes de Ran.
     
    Avis : Le premier tome, le seul que j'ai lu pour l'instant, constitue plutôt une introduction dans laquelle on nous présente Ran, son entourage et son environnement. Mais il n'en est pas moins passionnant.
    Ran to Haiiro no Sekai est en effet une série fantastique se déroulant dans notre monde et une de ses caractéristiques les plus frappantes est justement l'irruption de la magie dans le quotidien des personnages. Cela donne lieu à des scènes pleines d'humour et de fantaisie. Il y a de belles trouvailles graphiques et narratives qui apportent beaucoup de charme à la série.
    Par ailleurs, la mangaka introduit des thèmes intéressants dans le premier tome et il sera sans doute très intéressant de les voir développés par la suite. On peut notamment citer les relations au sein de la famille, voire du couple, et plus exactement la façon dont l'absence de la mère est gérée, tous les aspects liés à la magie, à la manière dont les personnages en font usage et dont les deux mondes (magique et non magique) se côtoient et le fait que Ran puisse se transformer à volonté en jeune femme tout en gardant une mentalité d'enfant, ce qui donne lieu à nombreux malentendus.
    Et puis, il sera tout simplement intéressant d'en apprendre plus sur les personnages, particulièrement sur la mère et son travail un peu particulier, sur Ran et ses relations avec ses camarades de classes, apparemment compliquées et sur Jin et la façon dont il gère ses responsabilités, sans doute lourdes à porter pour un garçon de son âge.
    Enfin, pour ceux qui lisent la série, je me demande comment la relation de Ran et Outarou va évoluer. Une telle situation aurait pu être délicate à traiter et la mangaka s'en est à mon avis très bien sortie.
    Je me dois aussi de mentionner les dessins, sensuels, particulièrement réussis et correspondant étonnamment bien au style de la série.
    Pour les lecteurs anglophones, cette série n'en est encore qu'à ses débuts et il est naturellement difficile de prédire son évolution. Cependant, après de tels débuts, je peux d'ores et déjà affirmer que ce sera une réussite. Irie Aki possède en effet une telle capacité à instaurer une atmosphère, à créer des personnages attachants et à haper le lecteur dans son univers que je ne vois pas comment elle pourrait décevoir.
    En résumé, Ran to Haiiro no Sekai est selon moi la série la plus originale et charmante du moment et je vous en conseille donc chaudement la lecture.
     
    edit :     Depuis    que j'ai écrit cette chronique, j'ai eu l'occasion de lire les tomes suivants. Je peux donc confirmer son caractère hautement distrayant. Cependant, cette série a aussi fâcheusement tendance à verser dans le racolage, le fan service. Bon, ça n'enlève rien à sa qualité et ça reste une série que je conseille. Je tenais toutefois à en parler ici vu que cet aspect s'est surtout développé après le volume 1 dont j'ai parlé ci-dessus et que je ne l'avais donc pas mentionné à l'origine.
    Cet aspect racoleur est présent dans les dessins, et particulièrement dans la représentation qui est faite des personnages féminins (gros seins, courbes fantastiques, et tout et tout). Ca saute aux yeux immédiatement. C'est légèrement agaçant mais les dessins restent de très grande qualité donc en soit, ça passe. On pourrait assimiler ça à une caractéristique du style de l'auteur.
     
    Ce qui est en revanche beaucoup plus gênant à mes yeux, c'est le fait que la manière dont la mangaka représente les personnages féminins s'inscrit dans une tendance plus générale. Elle les dépeint quasiment sans exception de manière abaissante et caricaturale, notamment dans le cadre de leurs relations amoureuses.
    Ceci dit, Ran to Haiiro no Sekai reste une série que je prends énormément de plaisir à lire mais ce plaisir est malheureusement en partie gâché par les relents misogynes qu'elle dégage. Alors certes, ça n'a hélas rien d'inhabituel mais j'ai été déçue car Irie Aki étant indéniablement talentueuse, j'espérais qu'elle ferait preuve de suffisamment de finesse pour éviter cet écueil. Je veux dire, on va m'accuser d'être de mauvaise foi mais pour moi, ce défaut n'est pas étranger au fait que cette série est un seinen et qu'elle est donc destinée à attirer un public mixte et pas seulement féminin. Et pour attirer ces messieurs, que fait-on ? On rajoute une foule de filles aux courbes marmoréennes et on les dépeint de manière avilissante. Bonjour la subtilité !

    votre commentaire
  •  
    i110885 (190x300)
    Titre : Yukarism
    Auteur : Chika SHIOMI
    Teams de scantrad : Omari's Sister (ang.) / Shiro to Kuro (fr.)
    Nombre de tomes parus : 1, en cours
    Genres : shôjo (historique), fantastique, comédie, romance
     
    Résumé : Yukari, âgé de seulement dix-sept ans, est un romancier célèbre spécialiste de la période Edo qui prétend que des visions du Yoshiwara de cette époque surgissent de son coeur. Suite à sa rencontre avec Mahoro, une fille qu'il est certain de connaître et d'avoir déjà rencontrée, Yukari s'endort pour se réveiller à l'époque Edo dans la peau d'une oiran. Le passé et le présent se rencontrent dans cette histoire d'amour et de voyages dans le temps.
     
    Avis : Yukarism est un shôjo classique par de nombreux aspects mais il a ce petit quelque chose qui le rend digne d'intérêt. Il y a fort à parier que ce sont les dessins, absolument magnifiques, qui attireront avant tout les lecteurs. Le contenu de la série est à la hauteur de ce que promet la couverture, ce qui n'est pas si fréquent dans les mangas de ce genre. Je dirais même qu'il est encore mieux. Les dessins des personnages sont en effet splendides, pleins de personnalité, comme le promet la couverture. C'est du shôjo à son meilleur. Mais les arrière-plans, les décors, les vêtements et notamment les kimonos sont également très travaillés. C'est ce qui fait toute l'originalité de cette série sur le plan graphique. Ici, les éléments extérieurs aux personnages font partie intégrante du dessin, donc de la série, et ne sont pas là uniquement pour meubler l'arrière-plan. Mais, comme dans tout shôjo qui se respecte, les personnages restent toujours au premier plan. Les décors ne prennent jamais le pas sur eux. La mangaka parvient ainsi à donner un aspect documentaire à sa série tout en divertissant à chaque instant. C'est suffisamment rare pour être signalé. 
    L'aspect historique est l'autre caractéristique principale de cette série. Le voyage dans le temps, la période Edo, les costumes d'époque, les beaux garçons... Tout ça, c'est vu et revu, c'est racoleur au possible et ça ne m'attirait pas du tout. Mais Chika Shiomi tire très bien son épingle du jeu. Globalement, elle reprend des éléments d'intrigue classiques mais elle les intègre particulièrement bien à son histoire, de manière naturelle. Certes, elle ne détourne pas les codes du shôjo, contrairement à Setona Mizushiro par exemple, mais elle se les approprie avec une habileté impressionnante et ça passe comme sur des roulettes. 
    Il faut dire qu'elle (ou son éditeur) a un sens du rythme impressionnant. J'ai vraiment été soufflée. Jusque là, au cours des neufs premiers chapitres, elle a introduit de nouveaux éléments, répondu à certaines questions juste pour pouvoir en poser d'autres avec un timing impeccable. L'intrigue se densifie peu à peu, sans lasser, sans donner un sentiment d'efficacité un peu creuse. On alterne les passages légers, les passages sombres, les passages romantiques et érotiques. On sent que la mangaka a suffisamment d'expérience pour ne pas se hâter inutilement. Elle pose son intrigue, à son rythme, et si elle continue comme ça, je suis prête à la suivre jusqu'au bout, que ce soit pendant cinq, dix ou quinze volumes. 

    votre commentaire