• goyo-8-kana
    Titre : Goyô
    Auteur : ONO Natsume
    Editeur : Kana
    Nombre de tomes parus :   8, fini
     
    Genres : Seinen, historique, action
     
    Résumé : Masanosuke est un rônin, c'est-à-dire un samouraï sans maître, congédié par son daimyô à cause de sa trop grande timidité...
    Contraint d'errer de ville en ville, à la recherche de moyen de subsistance, il fait la rencontre de Yaichi, un jeune homme mystérieux assez débauché.
    Lorsque Yaichi lui propose de devenir son garde du corps, Masa ne se doute pas que Yaichi est en fait le chef d'une bande de brigands, les Goyô, spécialisés dans les enlèvements contre rançon !
    Masanosuke ne sait trop que penser, mais il est en même temps fasciné par les Goyô et leurs singularités.
    La bande compte en tout quatre membres : Umezo, le tenancier de la taverne où la bande se réunit, O-Take, la fille de la bande dont Umezo est amoureux, l'informateur Matsukichi et l'énigmatique Yaichi. Progressivement et presque malgré lui, Masa est embarqué dans les affaires louches des Goyô. En même temps que le lecteur, Masa découvrira un peu mieux les différents membres de cette bande de ravisseurs peu commune.
    Découvrez dans ce manga seinen au graphisme épuré, un amusant décalage entre le statut du samouraï tel qu'on se le représente et le caractère timoré de notre héros.
    Résumé de l'éditeur.
     
     
    Avis : J’ai relu récemment Goyô et j’ai réalisé que je n’en avais pas encore parlé ici. C’est un tort car à mon avis, s’il y a une série à lire parmi toutes celles que j’ai conseillées jusqu’à présent, c’est bien celle-ci.

    J’aimerais commencer en mentionnant les couvertures, absolument magnifiques et qui justifieraient presque à elles seules l’achat de la série. Je crois bien que ma préférée est celle du tome 3 mais elles sont toutes à tomber. Par ailleurs, l’édition est globalement de très bonne qualité. Il est dommage que les SFX ne soient pas édités mais comme il y en a peu, ce n’est pas choquant. De ce point de vue, la série vaut l’investissement, donc. Mais rassurez-vous, elle a bien plus à offrir.

    Goyô est donc une série de samourais mais elle est centrée avant tout sur la psychologie et pas sur l’action. Enfin, non pas que je m’y connaisse en séries de samourais. La seule autre que j’avais lue avant Goyô, c’était L’habitant de l’infini et je ne connaissais pas Natsume Ono. Autant dire que j’ai été surprise à la lecture des premiers tomes. Surprise, mais pas déçue.

    La série n’est certes pas dépourvue d’action, il y a des enlèvements, des combats, des rencontres, des assassinats mais ce qui intéresse l’auteur, ce n’est pas l’action pour l’action mais ses conséquences sur les personnages. Le spectaculaire et le fantastique n’ont pas leur place ici. Le principal enjeu de Goyô, c’est l’évolution des relations entre les personnages. Ces derniers vont changer peu à peu, au fil des rencontres et des évènements. Les relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres vont donc également évoluer, ce qui va entraîner d’autres changements. Personne n’est délaissé, l’auteur ayant l’art de créer un personnage, d’instaurer une atmosphère en deux coups de crayon mais les personnages principaux sont sans conteste Masa et surtout Yaichi.

    Pour moi, c’est lui le personnage central de la série. Tout a commencé par lui et il s’est rapidement imposé comme le fil directeur de l’histoire. Peu à peu, au fil des flash-backs, des rencontres et des évènements, on va le cerner, en apprendre plus sur son histoire et commencer à comprendre sa personnalité complexe. C’est un personnage qui recèle de nombreux mystères et il va sans dire que le lecteur partage sans peine la fascination que Masa éprouve pour lui.

    Le comique est également très présent dans la série, même si c’est de manière assez subtile. Ca ne tient à pas grand-chose, un jeune chat qui réapparaît ça et là, au fil des pages (et qui grossit à vue d’œil), une remarque idiote de Masa qui fait naître des expressions amusantes sur le visage des autres personnages, deux adultes qui se disputent comme des enfants, etc. Enfin, il faut reconnaître que c’est le personnage de Masa qui allège le plus la série.

    Je ne m’étendrai pas trop sur le style graphique de l’auteur faute de pouvoir en parler en termes adéquats mais il vaut le détour. L’auteur dessine à merveille et sait raconter une histoire. A noter qu’il n’y a pas de narration à la première personne, qu’on a très peu accès aux pensées des personnages et que l’auteur utilise beaucoup les gros plans pour transmettre au lecteur leurs sentiments, ce qui rend la série d’autant plus intéressante à mes yeux. Ses arrière-plans sont également particulièrement réussis, qu’ils représentent une rue, une maison ou une forêt. Enfin, j’aime beaucoup la manière dont elle dessine les scènes violentes. Elle évite systématiquement de représenter les blessures, l’arme qui pénètre dans la chair et adopte donc des cadrages assez particuliers, représentant même à un moment uniquement l’ombre des personnages projetée sur le sol par une lanterne.

    Goyô est donc une série atypique, subtile, bien ficelée et aux graphismes magnifiques que je ne me lasse pas de relire. Je vous en conseille chaudement la lecture (et si vous ne l’avez pas aimée, relisez les sept tomes parus d’un coup, vous changerez d’avis !).

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